Nous sommes au début de la révolution des neurosciences. Loresqu'elle
sera achevée, nous saurons comment fonctionne l'esprit, nous
comprendrons ce qui régit notre nature et aussi comment nous faisons pour
connaître le monde. En fait ce qui se passe actuellement en neuroscience
peut être considéré comme le prélude à la plus grande des révolutions
scientifiques, une révolution aux répercussions sociales inévitables et
fondamentales. Gérarld M. Edelman. Prix Nobel de Medecine.
LA REENTREE
Le cerveau est un système sélectif de reconnaissance comme l'évolution et
l'immunologie.
La reconnaissance est la mise en correspondance adaptive et continuelle
des éléments d'un domaine physique donnéaux nouveautés survenant dans
les éléments d'un autre domaine physique plus ou moins indépendant du
premier, ajustement qui a lieu en l'absence de toute instruction préalable.
L'esprit opère selon les représentations mentales. Ces représentations sont
censées s'exprimer dans un langage de la pensée ou "mentalais". Ces
représentations sont abstraites et symboliques, elles suivent des règles qui
contituent une syntaxe. Elles sont sémantiquement liées au monde, elles
sont essentielles à la formation de "modèles internes au monde". Les
représentations internes correspondent aux structures externes du monde.
L'ensemble du système de représentations forme une lingua mantis ou
mentalais qui est le langage de la pensée.
Le sens naît de la mise en correspondance de structures syntaxiques régies
par des règles avec des objets ou des relations fixes et définies du monde
réel.
Cette sémantique est exhaustive et bien définie et jointe à sa syntaxe
sous-jacente, elle fournit un cadre à la modélisation de la pensée.
La mémoire biologique humaine fait appel à un ensemble de liaisons
apparemment non figées entre des sujets et un riche réseau de
connaissances antérieures qui ne peuvent être représentées proprement par
le langage appauvri de l'informatique (stockage).
Lakoff a abordé le thème de la grammaire et de la sémantique d'une
manièree qui semble mieux correspondre aux données de la biologie et de
la psychologie. En partant de données sur la catégorisation, il en déduit que
la signification résulte des mécanismes intrinsèques du corps et ducerveau.
Il suggère que chaque être humain construit des modèles cognitifs qui sont
le reflet de concepts ayant trait aux interactions entre le corps, le cerveau et
l'environnement. Les modèles cognitifs sont crées par les êtres humains (ils
sont donc idéalisés) mais ils dépendent d'expériences sensorielles ainsi que
de l'expérience kinésique.
Les modèles cognitifs font appel à l'incarnation conceptuelle et que celle-ci
s'effectue grâce à des activités corporelles "antérieures au langage".
L'incarnation conceptuelle intervient dans des catégorisations humaines
réelles. Ainsi les catégories de l'esprit correspondent à des éléments des
modèles cognitifs.
L'environement crée des modèles cognitifs chez les individus qui
reviennent agir sur l'environement. Leur cerveau a ainsi crée un antidoteà
l'environement qui l'a généré. Il s'agit d'en déduire un modèle antidote pour
compenser voire remplacer celui en place. C'est la dynamique de la maladie
et du médicament. C'est un modèle de la reconnaissance sélectif ou la
théorie de la reconnaissance sélective de l'environement./ Théorie de la
sélection de l'environement réentrante qui obéit à trois principes: 1.la
sélection au cours de développement, la sélection à travers l'expérience et
la réentrée.
Le système immunitaire fonctionne comme un système sélectif de
reconnaissance. Votre système immunitaire sait distinguer les molécules
étrangères (non-soi) des molécules de votre corps (soi) en vertu du fait
qu'elles ont des formes différentes. Il y parvient en fabriquant des protéines
appelées anticorps. Chaque cellule immunitaire fabrique un anticorps dont
la région variable est différente de celle des autres : chaque région variable
possède un site de liaison dont la forme est différente. Lorsqu'une molécule
étrangère ou antigène pénètre dans l'organisme, elle ne se lie qu'aux
anticorps (présents à la surface des cellules immunitaires) dont il se trouve
que la forme s'ajuste à celle de certaines de ses parties cellules xyzpar
exemple). Cet ensemble de cellules se divise alors et forme des "clones" -
des populations de cellules semblables, portant chacune des anticorps
semblables. Lorsque l'antigène sera présenté une seconde fois, un grand
nombre de copies de ces mêmes anticorps seront là pour aider à le détruire.
Les cellules xyz par exemple seront plus nombreuses que les autres et
reconnaîtront plus rapidement les molécules étrangères la prochaine fois
que celles-ci s'introduiront dans l'organisme. Ce système est sélectif parce
qu'un grand nombre de formes d'anticorps différentes, susceptibles de se
lier à des antigènes. Les antigènes ne sélectionnent qu'un petit nombre de
formes d'anticorps dont la production est alors énormément amplifiée par la
division clonale des cellules correspondantes, ce qui aboutit à la présence
d'énormes quantités de ces anticorps-là. Ainsi , la population d'anticorps se
modifie avec l'expérience.
LA SYNTAXE
L'étude de la pensée du langage, de la mémoire, des émotions et des
motivations est une entreprise délicate car les processus mentaux ne
peuvent être vus.
Il faut se contenter des déductionsà partir du comportement et on
considèreces processus comme des constructions psychologiques.
Une construction psychologique est une idée qui résulte d'une série
d'impressions. L'esprit construit une idée comme si elle était réelle.
La cognition est les processus impliqués dans la pensée, c'est savoir ou
avoir connaissance. Ce sont les mécanismes qui nous permettent de prendre
connaissance du monde qui nous entoure.
Le langage est ce qui fournit une trame à la pensée humaine. En plus il
nous permet d'organiser le temps à venir.
Le langage repose sur une syntaxe, c'est à dire une série de règles qui
déterminent la façon dont les mots doivent être utilisés les uns par rapport
aux autres pour créer des expressions qui véhiculent un sens.
C'est de cette manière que notre pensée dépasse un ici-et-maintenant
inflexible.
En l'absence de mots, il ne peut y avoir de développement grammatical et
sans felxibilité du langage que permet la grammaire, il est impossible de
concevoir l'existence d'une pensée de "haut niveau".
Dans le langage syntaxique, la pensée reste collée au monde des choses
concrètes, à la perception d'une succession ou d'une juxtaposition d'une
série de ce qu'on pourrait appeller des "ici-et-maintenant".
Le langage syntaxique a une influence sur la nature même de notre manière
de penser. - voir les processus aléatoires propres à l'hémisphère droit et
ceux propres à l'hémisphère gauche.
Le cerveau a donc une tendance à ranger les mots dans une structure
syntaxique.
Le cerveau fait preuve d'une passion à relier les pensées, les événements,
les mouvements entre eux.
Par exemple nous combinons des notes pour produire des mélodies, des
mouvements pour faire une danse, des images pour construire des films.
Le cerveau est donc organisé en vue de structurer des événements, des
mouvements et des pensées sous la forme d'enchaînements.
La prédisposition des humains à la production de mouvements séquentiels
pourrait avoir stimulé le développement de notre langage. A bien réfléchir,
le langage parlé correspond à une séquence de mouvements de la langue et
de la bouche.
Le développement du langage est un produit dérivée du cerveau, qui lui
était déjà prédisposé à fonctionner en reliant entre eux des mouvements,
des événements ou même des idées.
L'une des caractéristiques cruciales des séquences motrices de l'être humain
est que l'homme est facilement capable d'en créer de nouvelles. Nous
produisons constament de nouvelles phrases, les compositeurs de nouvelles
séquences musicales...
Howard Gardner reconnaît à l'être humain sept catégories d'intelligences
qui ne sont pas reconnues dans les cultures industrielles:
l'intelligence lingusitique, musicale, logico-mathématique, spatiale,
kinesthésique (corporelle), intrapersonnelle, interpersonnelle.
Guilford lui distingue l'intelligence convergente de l'intelligence
divergente. La pensée convergente est la capacité de raisonnement qui
permet de concevoir des solutions en ne retenant qu'une seule et qui sera la
bonne. Alors que la pensée divergente est en dehors du registre des
connaissances convetionnelles et des capacités de raisonnement classique
pour des solutions plus originales, plusieurs solutions au problème.
Modèles de mémoires:
La mémoire héréditaire ADN: réplication du code génétique.
La mémoire immunitaire. Le lymphocyte. La sélection
La mémoire Réflexe. Les neurones. Modification synaptique
La mémoire catégorielle. Cerveau humain. TSGN. Cartes réentrantes.
Le langage sert à transmettre les pensées et les sentiments d'individus qui
pensent délà indépendament du langage. Les êtres humains créent des
modèles cognitifs et ils sont abstraits. Ils dépendent de la formation
d'images à l'issue d'expériences sensorielles ainsi que de l'expérience
kinesthésique (relation corps-espace). L'exercice de ces fonctions aboutit à
divers schémas d'images et de kinesthésie. Le schémas ont des propriétés
qui se reflèteront plus tard dans l'utilisation de la métaphore et de la
métonymie. La métaphore consiste à plaquer une chose sur une autre. Et la
métonymie c'est une partie pour le tout. L'esprit n'est pas un miroir de la
nature. La pensée ne se limite pas à la manipulation de symboles abstraits
dont la signification est justifiée par la référence univoque des choses du
monde réel.
Millikan considère la psychologie comme une branche de la biologie. Le
cerveau est un manipulateur de symboles et un moteur sémantique.Les
croyances et les désirs sont normalement manipulés d'après les différences
significatives existant entre eux et aussi d'après les différences existant
entre leur fonction appropriées.
Les données de la biologie nous obligent à conclure que l'esprit n'est pas
transcendant. Il ne peut donc pas regarder le monde extérieur.
L'essentialisme n'est pas une position tenable, pas plus que ne le sont le
fonctionnalisme, l'objectivisme ou la forme de "réalisme computationnel"
qui considère l'esprit comme une machine.
LES EMOTIONS
C'est parce que les philosophes ont négligé toute considération biologique
qu'ils se sont engagés sur une fausse route. Pour une grande part, la
philosophie a mené ses recherches sans se soucier ni du corps ni du
cerveau.
Les connexions existant entre l'hypothalamus et le système limbique jouent
un rôle dans l'émotion. Il est certain que la majorité des structures du
système limbique prennent part aux comportements émotionnels et plus
spécialement l'amygdale et l'hypothalamus.
La théorie de James-Lange dit que le cerveau compose une histoire pour
expliquer les réactions corporelles.
Le syndrome de Klüner-Bucy apparaît quand on a détruit l'amygdale. On
constate une docilité, une perte de la peur, une modification des habitudes
alimentaires, une libido excessive, une hyperactivité aux stimulus visuels,
une cécité psychique.
La psychochirurgie est une technique neurochirurgicale réalisée dans le but
de modifier un comportement, par exemple la lobotomie frontale.
Les expériences de Pamela Adelman et Robert Zangoe. Nos propres
expressions faciales peuvent nous fournir d'important indices pour
décrypter les émotions que nous ressentons.
Avant l'apparition du langage, le cerveau possédait déjà les bases
nécessaires aux capacités sémantiques. Puisqu'il était capable de produire
des concepts et d'agir en fonction d'eux. L'apparition de riches mémoires
conceptuelles chez les primates et chez les hominidés de facultés
phonatoires ainsi que de région cérébrales particulières pour la production
l'organisation et la mémorisation des sons du langage permet alors
l'émergence de la conscience d'ordre supérieur. Le langage est un attribut
particulier et unique de l'Homo Sapiens.
La tyrannie de l'instant présent.
L'interaction de l'ensemble spécialisé de mémoires (mémoires phonémiques
et symboliques) avec la mémoire conceptuelle des valeurs catégories
permet une modélisation du monde.
La relation existant entre les aires du langage et les aires conceptuelles
permet le développement d'un concept de moi et de la conscience d'ordre
supérieur. Cependant il faut lui en adjoindre un autre illustrant les relations
sociales.
Le stockage à long terme des relations symboliques acquises au cours des
interactions avec d'autres individus de la même espèce est essentielle au
concept de moi.
La conscience d'ordre supérieur nous a conféré la capacité à nous duper
nous-mêmes, de manière à duper les autres avec plus de "sincérité" et d'en
profiter.
Chez les animaux sociaux, cette duperie pourrait présenter des avantages
adaptatifs.
Le fait de s'être libéré des contraintes temporelles autorise la localisation
dans le temps d'états phénomènaux par un moi qui souffre ou se réjouit. Et
la présence d'un langage adéquat améliore énormément la discrimination.
Une fois le moi mis en place à l'issue des interactions sociales et
linguistiques, avec la conscience primaire pour base, il se crée un monde
qui requiert des noms et des intentions.
MALADIES MENTALES
Le vrai problème réside dans l'évaluation érronée des niveaux de causalité.
Les troubles de communication individuelle et sociale, les abérrations
réflétés au niveau des synapses ou la perturbation des catégorisations de la
mémoire, de la réentrée, de l'intégration.
Pour Arthur Danto, La philosophie s'interesse depuis toujours à l'esprit et à
ses mécanismes. Une relation entre trois composantes: un sujet, une
représentation et le monde. La relation entre le monde et le sujet est la
relation de causalité. Le monde et la représentation est celle de vérité. Le
sujet et la représentation est celle du sujet avec lui même.Comment nous
représentaons le monde.
Les trois visions de base de toute vision scientifique:
L'existence d'un monde réel, un monde décrit par les lois de la physique qui
s'appliquent partout. C'est l'hypothèse physique.
Nous sommes partie intégrante de ce monde, nous suivons ses lois et nous
sommes le produit d'une évolution à partir d'une origine ancienne. C'est
l'apparition au cours de l'évolution de nouvelles morphologies qui a donné
naissance à l'esprit. C'est l'hypothèse évolutionniste.
Il est possible de replacer l'esprit dans la nature. Il est possible de construire
une science de l'esprit sur des bases biologiques. Et la façon d'éviter les
cercles vicieux et les impasses consiste à construire une théorie du cerveau
fondé sur les principes sélectionistes. TSGN
COMPoRTEMENTS
Le désir est un empressement plus ou moins grand à obtenir un objet.
Tendance à réaliser l'acte qui le soulagera.
Trois types fondamentaux de comportements:
les réflexes: action stéréotypée reproductible et liée au stimulus qui lui a
donné naissance.
les instincts: acte ou serie d'actes qui ne changent pas lors de répétitions.
les comportements désirants: phase appétitive, phase de consommatoire. La
caractéristique principale est l'individualisation, la faculté d'anticipation,
composante affective et émotionelle.
L'espace du désir:
C'est l'espace du dedans. Les poumons qui respirent, le coeur qui bat et les
vaisseaux plus ou moins gonflés de sang qui les hormones et principes
actifs.
Le langage n'offre à l'homme qu'un médiocre avantage sur l'animal dans la
connaisance de son état interne. Un langage sans parole.
L'abondance des mots n'a d'égal que leur imprécision pour désigner ce qui
n'est finalement que la rencontre de notre imaginaire avec l'état de nos
viscères.
L'accélération ou le ralentissement du coeur et de la respiration, variation
de la pression artérielle et de la circulation cutanée. Changement de la
température du corps ou de certaines parties, posture et mouvements de la
face (mimique) ou de portions du corps (oreilles).
Le désir c'est la rupture de l'équilibre homéasique, une force élastique qui
tend à ramener l'organisme à son niveau normal.
Ce n'est pas la vision d'un objet qui provoque le désir mais un état interne
particulier qui rend cet objet désirable et lui confère valeur de stimulus.
Le drive naît d'un écart par rapport à la norme. Lié au déficit. Ce qui se
passe entre le stimulus et l'acte. Variables mesurables: taux sanguins, du
sucre, acides aminés, hormones.
La théorie du drive veut que un animal privé de nouriture franchit plus vite
les obstacles, apprend plus rapidement à déjouer les pièges et à accomplir
les gestes qui lui donnent la nourriture.